Difficile de s’en sortir parmi toutes les récentes initiatives de joaillerie éthique…
Notre objectif : vous aider à comprendre les différentes options de diamant éthique !
Chapitre 1 : Les diamants de conflits et la réponse du processus de Kimberley.
- Qu’appelle t-on les « blood diamonds » ?
Il s’agit de diamants africains vendus afin de financer de nombreuses guerres dans les années 2000.Extraits de mines localisées dans des zones de guerres, ces diamants africains étaient vendus en toute illégalité et en toute clandestinité, afin de fournir en armes et en munitions les groupes armés locaux.
- Quelle réponse a-t-elle été mise en place pour supprimer ce fléau ?
Le système de certification du Processus de Kimberley, lancé le 1er janvier 2003, vise à supprimer le trafic mondial de diamants de conflits. Grâce à l'émission de certificats accompagnant les lots de diamants bruts, les États participants s'engagent à contrôler leurs importations et exportations de diamants.
Cependant, l’efficacité du processus a été remise en question par de nombreuses ONG locales.Les 81 pays participants doivent contrôler l’import et l’export de diamants bruts à travers un système de certification : l’Etat doit donc s’auto-contrôler, ce qui nuit à la crédibilité du processus.
De plus, les droits sociaux des travailleurs et les enjeux écologiques ne sont pas pris en compte.
Chapitre 2 : Le Responsible Jewellery Council ou La règlementation « RJC »
- Quelle est la mission du RJC ?
Le Responsible Jewelry Council – RJC – a pour mission de certifier les bonnes pratiques des entreprises tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’or, du platine ou des diamants, de la mine jusqu’à la distribution.
Il s’agit d’une organisation à but non lucratif fondée en 2005.
- Mais…concrètement ?
Le RJC a mis en place son propre système de certification.
Toutes les entreprises membres du RJC sont contrôlées par un auditeur indépendant agréé qui, après avoir vérifié une multitude de normes, leur délivre une certification.
L’ensemble des grandes Maisons de joaillerie sont certifiées RJC.C’est aujourd’hui la certification la plus reconnue même si elle demeure critiquée quant au niveau des normes exigées et de leur transparence.
Chapitre 3 : Les diamants de laboratoire
- Qu’est ce qu’un diamant « synthétique », « de synthèse, « de culture » ou encore « de laboratoire » ?
Il vise à reproduire la structure des diamants naturels. Ils sont esthétiquement strictement identiques à un diamant naturel.
Les diamants de synthèses sont fabriqués chimiquement en laboratoire. Ils suivent les même critères qualité que les diamants naturels. Les distinguer des diamants naturels devient de plus en plus difficile.
Le prix d’un diamant de synthèse est entre 30% à 50% moins élevé que celui d’un diamant naturel.
- Existe-t-il des contraintes ou critiques à l’encontre de ce nouveau procédé ?
Oui, il existe encore des zones d’incertitude.
→ La définition de son prix est critiquée car relativement opaque.
→ Il existe des incertitudes sur la valeur d’un diamant de synthèse dans le futur.
→ Que devient la filière naturelle et ses travailleurs si l’on s’oriente vers cette voie ?
→ Quel est l’impact écologique de la fabrication en laboratoire ?
Conclusion : le diamant de laboratoire est une alternative éthique tout à fait intéressante même si certaines questions subsistent.
Chapitre 4 : La joaillerie circulaire et les diamants de seconde main
L’or et les diamants sont des matières rares et éternelles.
La joaillerie circulaire consiste à réutiliser l’or et les diamants de génération en génération, soit en portant des bijoux vintage, soit en réutilisant les pierres afin de créer de nouveaux bijoux contemporains.
- Depuis quand les rachète t-on ou réutilise t-on des bijoux ou des pierres précieuses issues d’anciens bijoux ?
Depuis toujours, mais surtout depuis le XIIème siècle : au Moyen Âge et à la Renaissance, les bijoux sont la plupart du temps ornés de sujets religieux, les bijoux de tête et les épingles sont très en vogue.
Les pierres étant rares et les bijoux représentant un investissement financier important, les nouvelles parures comportent souvent des bijoux anciens réutilisés ou réadaptés.
En résumé, la joaillerie circulaire existe depuis que le bijou existe : la rareté, la valeur et la dimension éternelle du diamant entraîne naturellement sa réutilisation dans le temps.
- Acheter un bijou ancien ou upcyclé réduit-il l’impact écologique de la joaillerie ?
Bien sûr ! Réutiliser des matières en circulation dans un périmètre local réduit l’impact écologique de l’extraction et des flux internationaux.
Cela réduit également l’impact social puisque ces matières ont déjà été extraites il y a plusieurs décennies voir des siècles. Les bijoux de seconde main ou les bijoux upcyclés n’alimentent pas l’extraction actuelle.
- La qualité et la valeur des diamants anciens est-elle inférieure à celle des diamants modernes ?
Cela dépend. Les diamants modernes sont côtés : il existe une bourse des diamants qui définit leur cours à l’instant T selon leur poids et leur qualité.
D’un autre côté, les diamants anciens ne sont pas côtés : leur valeur doit être définie par un expert. Ils sont souvent évalués à la baisse sur base de leur poids une fois retaillé en taille moderne puisqu’aucune autre « échelle de valeur » n’existe pour les estimer.
Toutefois, ils sont souvent plus beaux, plus imposants, plus majestueux et leur prix est inférieur à celui des tailles modernes, leur charme est indéniable et leur qualité tout à fait comparable. Tous les joyaux de notre patrimoine historique ont été réalisés avec des diamants anciens et leur valeur flambe en ventes aux enchères, tout cela est donc très relatif.
En résumé, choisir entre un diamant ancien et un diamant moderne, c’est un peu comme hésiter entre un immeuble haussmanien et un immeuble moderne !
- Quid de l’or ?
L’or 18 carats a la même valeur qu’il soit recyclé ou non. Son cours évolue dans le temps, il est en ce moment en plein boom, l’or étant une valeur refuge par excellence.
Laissez un commentaire