On arrive chez Patricia et on s’installe avec douceur dans une atmosphère pointue, artistique et bienveillante. On va parler bijoux avec l’une des femmes les plus intuitives et visionnaire du milieu de la Mode. Une femme discrète au style minimaliste parfois sévère. Pas d’imprimés, du monochrome sombre et chic à la coupe parfaite. Patricia signe son style par ses souliers et ses bijoux, ils expriment sa féminité, et affirment son rapport à l’esthétique.
Le bijou n’est pas une passion héritée, les femmes qui l’entourent enfant n’y sont pas particulièrement sensibles. Son grand-père lui offre son premier bijou à 6 ans, une bague « coccinelle », un « classique » de petite fille. Petit à petit, la passion nait et grandit, ses baby-sittings lui financent ses premiers coups de cœur et le bijou devient prioritaire dans ses achats.
Patricia a une vision du bijou extrêmement large et ouverte, elle aime autant les créateurs que les petits prix, l’ancien que le moderne, les bijoux vintage qu’elle chine. Elle fréquente les collections de bijoux des musées et possède une connaissance extrêmement fine de l’histoire du bijou. L’éclectisme est au cœur de sa passion : le bijou dans sa globalité l’anime, il forme un tout.
Bien au-delà de la dimension de possession, le bijou est aux yeux de Patricia un compagnon de vie. Il lui donne confiance, la rassure, la protège et exprime sa féminité, sa sensibilité. Talisman et armure à la fois. Impossible de sortir sans d’ailleurs, elle se sentirait comme nue. Chaque bijou est une création, et Patricia les collectionne comme des œuvres : le bijou a une place maîtresse dans son rapport à l’art, l’esthétique, au même titre que la peinture et la céramique. Le bijou est un trait de sa personnalité qu’elle exprime, par ces petits objets qu’elle distille avec soin sur son look sobre et élégant. Souvent graphiques, architecturés, Patricia s’intéresse à la forme, aux lignes, aux volumes.
Tel un collectionneur, Patricia trie, analyse et organise sa collection de « bijoux » : elle nous fait découvrir sa commode, remplie de trésors. Y cohabitent des colliers africains, des montres vintage, le collier-invitation d’un défilé de Marine Serre, des gris-gris, des maillons Hermès, des pièces tribales imposantes, quelques essentiels de créateurs pointus. On sent l’émotion derrière chaque pièce et chaque achat : ces objets ont du vécu, une histoire personnelle, ils ont une part de l’âme de Patricia. Sa passion, elle la transmet d’ailleurs à sa fille, qui porte 13 bagues tous les jours, c’est ainsi.
Patricia confesse alors aisément qu’elle est complètement accroc. Indépendante dans sa quête et dans ses achats, elle achète seule la plupart du temps et offre également beaucoup de bijoux. Elle chine aux puces, surfe sur CollectorSquare, ne rate pas une exposition. Patricia vit le bijou comme un art, elle collectionne ses bijoux comme des sculptures. Aucune considération sociale n’intervient, seule sa sensibilité la guide. Elle n’a pas un rapport d’experte au sujet, se désintéresse des pierres, de leur qualité, de la technique : cela n’est pas le sujet. Patricia se concentre sur le design et son message. Peu surprenant donc que Suzanne Belperron soit une référence à ses yeux, que sa bague Tourbillon soit sa préférée.
Chez Héloïse & Abélard, son œil va la guider naturellement vers nos bijoux les plus graphiques. Elle choisit Olympe et Simone, qu’elle empile l’une sur l’autre. Olympe pour son duo graphique de diamants baguette et ronds, Simone pour ses lignes graphiques et son volume plus imposant.
L’association des deux modèles crée l’étincelle : l’objet percute, ses lignes interrogent, la composition des deux bagues interpellent. Patricia aime notre démarche circulaire et nos bijoux délicats. Elle aime et porte le bijou comme une œuvre qui la protège et la signe. Les bijoux la transforment, aussi : ils revêtent en un instant la force, l’allure et le charisme qui la caractérisent.
Un grand merci Patricia pour ton temps, ton soutien et ton authenticité.
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