Qu’est-ce que l’or « éthique »
L’or est sans doute le matériau le plus recyclé. Depuis sa découverte, seuls 2% du volume extrait a disparu. La raison de cette performance est plutôt due à sa valeur économique qu’à notre conscience environnementale. L’or concentre une telle valeur économique qu’il a toujours été recyclé et continuera à l’être.
Une approche éco-responsable de l’utilisation de l’or en joaillerie implique donc de savoir comment aiguiller les ressources disponibles ou comment développer davantage la culture de la réutilisation. Chez Héloïse & Abélard, afin de participer à cette dynamique, nous avons fait le choix de l’or recyclé certifié CoC mais nous vous en disons plus à travers ces quelques lignes.
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Près de 3 200 tonnes extraites chaque année pour un stock estimé à 190 000 tonnes
Selon l’USGS (United States Geological Survey), la production d’or mondiale était estimée en 2018 à 3 200 tonnes. Ce volume d’extraction est à peu près constant depuis.
Les cinq plus grands producteurs comptent pour 43 % de la production mondiale en 2020. Les principales mines se trouvent :
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en Chine (région du Shandong)
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en Australie
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Etats-Unis (Nevada représente 60% de la production américaine)
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Russie (Oural)
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Pérou (mine du Yanacocha)
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Canada (Ontario, Yukon & British Columbia)
Un stock principalement lié au bijoux donc potentiellement facilement recyclable
Près de la moitié de l’or extrait depuis sa découverte est aujourd’hui sous la forme de bijoux. Cette donnée est importante si l’on fait les calculs suivants :
50% x 190 000 tonnes de stock d’or constitué = 95 000 tonnes contenu dans les bijoux en circulation dans le monde = c.60 x 3 200 tonnes d’extraction annuelle
- Cela signifie que l’or composant les bijoux représentent 60 ans d’extraction annuelle.
On peut aussi faire l’équation suivante :
3% x 95 000 tonnes contenu dans les bijoux en circulation dans le monde = 3200 tonnes extraits annuellement
- L’or extrait chaque année à l’heure actuelle représente donc un peu moins de 3% des stocks recyclables facilement accessible ou proche du marché.
A titre d’exemple, face aux 2 213 tonnes d’or absorbées en 2017 pour la fabrication de bijoux, le recyclage aurait contribué pour 1 210 tonnes à l’offre globale. Cela signifie donc qu’en aiguillant l’offre issu du recyclage vers la fabrication de bijoux, un peu plus de la moitié de tous les bijoux du monde pourraient être fondus en or recyclé sans grand effort.
La prise en compte de la chaine de distribution de l’or recyclé : des « mines » à portée de main
Lorsque l’on se penche sur la distribution géographique de ce recyclage, les joailliers européens et nord-américains n’auraient en fait pas besoin d’utiliser de l’or minier ou plutôt récemment extrait (n’oublions pas que tout or, même recyclé, provient de l’extraction minière).
En 2017, en Europe, 261 tonnes ont été utilisées pour la fabrication de bijoux et 326 tonnes ont été recyclées. En Amérique du Nord, 83 tonnes ont été utilisées par l’industrie bijoutière tandis que 86 tonnes étaient recyclées.
Ainsi ces continents peuvent être vu comme les berceaux des «mines hors sol » que constituent l’or issu du recyclage et pourraient couvrir tous les besoins des bijoutiers.
Malgré ce constat, les mines d’or sont encore impliquées dans la chaine de fabrication des bijoux.
La difficile question de l’arbitrage entre écologie et développement des populations locales
Là aussi, et comme toute question relative à l’écologie, les points de vue peuvent diverger entre les impacts sur la planète et les ressources qu’elles offrent aux population locales. En effet, près de 100 millions de personnes dépendent de la filière de l'extraction aurifère à travers le monde.
Il est ainsi souvent rappelé que l’extraction est destructrice pour l’environnement et que des millions d’orpailleurs travaillent dans des conditions précaires pour des salaires souvent de misère. Dans les mines d’or industrielles (85% de l’or extrait), l’impact environnemental est considérable. En parcourant les rapports des principales mines, on constate que l’extraction de 20 grammes d’or peut générer jusqu’à 40 tonnes de déchets miniers et plus de 520 kg de gaz à effet de serre tout en utilisant près de 8 kg de cyanure.
L'extraction aurifère a aussi un fort impact social. Les communautés locales qui se trouvent sur des gisements aurifères sont souvent expropriées sans forcément de compensation financière ou de dispositif de relogement. De plus, les substances chimiques utilisées, comme par exemple le mercure sont dangereuses pour la santé des êtres vivants (humains, animaux et végétaux). Enfin, les mines d'extraction offrent bien souvent des mauvaises conditions de travail.
Les Mines Artisanales et à Petite Échelle (MAPE) sont des alternatives aux « mines industrielles ». Dans de nombreux pays en développement riches en ressources naturelles, l’artisanat minier à petite échelle fournit des moyens de subsistance à des millions de personnes, et représente une source de développement économique majeure. D’après les estimations, ce secteur emploierait plus de 40 millions de personnes à travers le monde. Pour autant, l’artisanat minier à petite échelle reste très peu réglementé, aboutissant à des informations limitées sur la production, les recettes, l’emploi et les opérations. Les MAPE représenteraient 15% de l’or minier extrait chaque année. Toutefois l’impact écologique de l’extraction reste d’actualité.
Le choix d’Héloïse & Abélard : l’or recyclé certifié CoC
Chaque enjeu complexe impliquent différentes réalités à prendre en compte. Il est donc difficile d’affirmer qu’il existe une seule bonne réponse.
Chez Héloïse & Abélard, nos fonderies sont spécialisées dans le recyclage de l’or : elles se fournissent en petites billes d'or auprès d'affineurs qui ne traitent que de l'or recyclé (certification CoC). Ils récupèrent donc l’or via différentes sources : boutiques d’achat/vente, refonte des bijoux anciens démodés, rebuts d’atelier de joaillerie, etc.