L’origine de la bague de fiançailles
Offrir un bijou à sa fiancée est une coutume très ancienne. Les premières bagues de fiançailles remontent à l’époque romaine. Si les traditions ont pu évoluer en fonction des siècles et de la géographie, une chose est resté immuable : la bague de fiançailles se doit d’être originale et personnalisée !
Égypte, annulaire, veine d’amour et généralisation du diamant pour orner la bague
Tout commence en Égypte. Souvent faite d’agate (pierre fine) ou d’or, la tradition était de la porter à l’annulaire de la main gauche. La croyance était que la “veine d’amour” reliait ce doigt directement au cœur !
À l’antiquité romaine, l’homme et la femme échangeaient un simple anneau en fer ou en or sans pierre précieuse. Différent des solitaires diamants que nous avons l’habitude de voir aujourd’hui : il était commun de recevoir un simple anneau en fer, symbole de l’amour sans fin. Cette tradition perdure jusqu’au Moyen-Âge.
En 1477, la bague de fiançailles évolue : sertie de diamants, elle est offerte à Marie de Bourgogne, fiancée à l’archiduc Maximilien d’Autriche. Sertie de diamants formant un M, elle fera évoluer la tradition des fiançailles : le diamant, choisi pour sa dureté exceptionnelle, devient le symbole de la fidélité.
De plus en plus de travail sur les pierres pour assurer une originalité toujours plus grande de la bague
Au 18e siècle, les bagues de mariage sont de plus en plus travaillées, et l’usage des diamants devient commun. Elles s’ornent de plusieurs pierres, et on y retrouve souvent les symboles liés à l’amour, des initiales serties de diamants ou encore des perles fines. Certaines sont aujourd’hui connues sous le nom de “Pompadour”, “Toi et Moi”...
L'expansion économique et les découvertes de mines marquent ensuite une nouvelle étape dans la qualité des bagues: la taille du diamant se perfectionne, les montures s’aèrent, les pierres brillent encore plus.
Dans la joaillerie actuelle, les formes solitaires, Pompadour, Toi et Moi ou encore Marguerite sont toujours présentes. Elles ont traversé les siècles et nous nous en inspirons encore aujourd'hui, en conservant leurs structures ou en les revisitant.
La recherche de la bague personnalisée et originale cultivée par les rois et les reines
De tout temps, les rois et les reines scellaient leurs fiançailles avec une bague qui utilisaient les bijoux de famille : ils montaient et démontaient les bijoux familiaux en fonction de leurs envies et des modes. Par exemple, les futurs rois ou princes utilisaient souvent les bijoux issus des tiares pour remonter un bijou et en faire la bague de fiançailles. La bagues d’Elisabeth II, devenue célèbre, a été réalisée ainsi.
De même, les princesses, qu’elles soient amenées à devenir reine ou non, recevaient en cadeau des bijoux appartenant à leur famille depuis plusieurs générations, libre à elles ensuite de les remettre au goût du jour et de les remonter sur des pièces plus dans l’air du temps avec un joaillier de confiance ou en vogue. Mais cette coutume s’appliquait aussi aux princes et aux futures rois.
Un exemple célèbre est celui des diamants du cardinal Mazarin. A sa mort, il lègue ses dix-huit plus beaux diamants au futur roi Louis XIV. Sous la régence, la mère de Louis, la reine Marie-Thérèse d’Espagne porte le plus gros des diamants de Mazarin, le Sancy, sur son décolleté. Le deuxième plus gros de la collection, le Mazarin II (c’est vraiment son nom), est serti sur un bijou fixé sur la coiffure de la reine. A la mort de la reine en 1683, les bijoux sont surtout portés par son fils, le roi Louis XIV. Ce dernier fait créer une longue chaîne qui regroupe les 45 plus gros diamants de la couronne avec notamment le Grand Mazarin, diamant de 21 carats du cardinal du même nom. Par ailleurs, les pierres sont détachées et cousues sur ses habits en fonction des envies du roi.
Les diamants et bijoux issus des dynasties royales ou princières vont également vivre une nouvelle vie à partir de la fin du XVIIIe et XIXe siècle. En effet, au gré des révolutions, des familles en exil doivent vendre leur bijoux dans des maisons de ventes aux enchères. Ces derniers sont ensuite rachetés par les riches familles émergeantes ou les nouvelles dynasties entrepreneuriales. Les bijoux mis en vente sont aussi rachetés par des joailliers qui en profitent pour les remonter et les mettre au goût du jour avec de nouvelles créations qui remettent en valeur des pierres d’exception.
Vous le voyez, l’histoire et la mode n’ont cessé de s’entremêler dans la vie des bijoux afin qu’ils conservent toujours leur originalité et leur mystère !